Depuis la réforme de l’épargne retraite en 2019, le Plan d’Épargne Retraite (PER) se veut être le placement à excellente portabilité, du fait de l’aménagement de ses 3 compartiments et des différents profils de gestion : prudent, équilibré, dynamique. Ainsi, le choix n’a rien d’anodin, en sachant qu’il dépend fondamentalement du profil d’épargnant.
Le PER, un cadre, 3 déclinaisons
Le PER est un compartiment d’épargne réglementé, mais à géométrie variable. Il se décline en trois versions :
- Le PER individuel (PERIN) : accessible à tous, il remplace le PERP et aussi le contrat Madelin, c’est-à-dire que les travailleurs indépendants sont destinés à y souscrire pour y loger leur excédent de trésorerie. Ce PER est également destiné aux fonctionnaires souhaitant épargner pour leurs vieux jours, en complément de leur système de retraite de base.
- Le PER collectif (PERCOL) : proposé dans les entreprises, il succède au PERCO. Il s’adresse ainsi aux salariés du secteur privé.
- Le PER catégoriel (PERCAT) : ce plan est réservé à certaines catégories de salariés (cadres et dirigeants).
À cela s’ajoute la possibilité de transférer ses anciens contrats d’épargne retraite dans un PER, pour plus de lisibilité et d’optimisation fiscale. De même, au fil de l’évolution de la carrière professionnelle, les encours enregistrés peuvent être transférés dans un autre compartiment. Exemple : ceux du PER individuel vers un PER collectif ou vers un PER catégoriel. Seuls les encours d’un PERCAT ne peuvent être mobilisés vers les deux autres plans. Plus d’informations sur per. fr.
Le PER individuel : deux modes de gestion et trois profils
Le PER individuel propose deux modes de gestion : libre et pilotée. En ce qui concerne le mode de gestion pilotée, celui-ci s’appuie sur 3 profils différents.
Le profil prudent : pour une stabilité des rendements
Vous approchez de la retraite et vous supportez mal la volatilité ?
Dans ce cas, votre plan idéal est le PER individuel à gestion pilotée sécurisée, ou mieux, à gestion libre avec majorité de fonds en euros, garantissant le capital investi. Ce choix se caractérise par une stabilité des rendements, autour de 2% à 3% par an, mais limite cependant la performance sur le long terme. Il est cohérent pour un horizon inférieur à 10 ans.
Pour garder un soupçon de performance, intégrez une poche de 10% à 15 % en unités de compte peu volatiles (fonds immobiliers, obligations court terme).
Le profil équilibré : entre rendement et modération
Vous êtes à mi-parcours de votre vie professionnelle et souhaitez un bon compromis entre sécurité et performance ? Optez pour le profil équilibré, en vous tournant de préférence vers le PER à gestion pilotée à horizon ou à gestion libre diversifiée, combinant 45% d’unités de compte (UC) et 55 % de fonds euros.
Cela permet de profiter des marchés actions sur le moyen terme, tout en amortissant les chocs grâce à une poche sécurisée.
À surveiller : les frais d’arbitrage et de gestion, parfois élevés sur les PER assurantiels (à la différence des PER compte-titres). Privilégiez les contrats à architecture ouverte, avec un bon choix de supports et des frais inférieurs à 2 %.
Le profil dynamique : la retraite comme levier patrimonial
Vous êtes jeune, indépendant ou salarié avec un haut revenu : le profil dynamique est pertinent dans votre cas. Optez alors pour un PER assurantiel avec gestion libre et une allocation majoritairement exposée en actions, ETF ou SCPI, selon vos convictions.
Avec un horizon long (20 ans ou plus), vous pouvez supporter la volatilité pour rechercher une performance supérieure à 6% par an. Les avantages fiscaux à l’entrée (déduction des versements de votre revenu imposable) amplifient l’effet de levier à condition d’être fortement imposé (soit un TMI supérieur ou égal à 30 %).
Utilisez le PER pour défiscaliser en phase d’activité, puis arbitrer vos UC vers des actifs défensifs à l’approche de la retraite. À la sortie, optez pour un rachat fractionné pour lisser l’imposition.